EN |  FR |  DE
 

Member

 

Heather Carroll
( Luxembourg )

Design; Mode; Gravur; Installation; Mischtechnik; Fotografie; Druckgrafik; Skulptur


Friends

Profil von Heather Carroll


Heather Carroll

Heather Carroll explore les rapports entre les pensées, les émotions, les tensions qui animent les êtres humains et l’environnement au sein duquel ils évoluent. La nature joue un rôle prédominant dans le monde de l’artiste.

Elle utilise une large gamme de techniques – particulièrement la gravure, le monotype et la gravure sur monotype – parfois expérimentales et innovatrices – comme le monotype combiné à l’impression en relief – pour composer des estampes où de riches textures se mêlent à une palette de couleurs aux nuances subtiles. Ces techniques sont mises en œuvre non pas pour représenter mais plutôt pour évoquer des formes naturelles – en particulier les arbres, leurs feuilles, l’herbe et l’eau – où, en petit format, l’ambiance qui se dégage d’une aube, d’une soirée ou d’une nuit. Les textures veloutées ajoutent une touche de mystère à l’ambiance créée par l’artiste.

Tant du fait de leur fluidité formelle qu’à cause de la manière dont les couleurs sont employées, ces natures abstraites procèdent plus de la tradition de l’Ecole de Paris que de celle de l’abstraction lyrique germanique. Ce sont des études délicates conduites avec sensibilité, non des œuvres aux traits vigoureux et aux couleurs sévères. Le hasard – sous la forme de masses rappelant des tâches – participe à la définition des sous-ensembles de couleurs, mais ses effets sont étroitement surveillés par l’artiste et ne menacent pas son contrôle de la composition. L’usage occasionnel d’une véritable feuille d’arbre fait participer la nature elle-même au processus de création des estampes.

Ces œuvres sont à la fois une réponse sincère à l’appel de la nature et une réflexion personnelle sur certains aspects de cette dernière qui exercent depuis toujours un ascendant sur ces êtres humains.

Les femmes représentées par Heather Carroll dans les gravures en noir et blanc sont d’une inspiration différente. Ces œuvres-ci sont linières. Elles sont construites sur la base d’un dessin, non plus au départ de masses de couleurs. Le contraste y est plus fort et plus exsudent de fortes émotions. Les sujets ou des protagonistes y sont représentés d’une manière qui met en lumière leurs émotions – peur, étonnement, complaisance, béatitude. Même si le trait revêt une importance majeure dans la composition, son effet est contrebalancé par la présence des larges masses noires ou blanches et par l’utilisation d’ombres qui suggèrent le mystère et contrastent formellement et texturalement avec le trait. Par opposition aux natures abstraites et colorées, ces études de femmes en noir et blanc ont un caractère plus expressionniste, moins décoratif.

Les estampes composées de larges zones coloriées d’où le relief est absent n’est pas rappeler les Nabis français. Ici, les personnages féminins participent essentiellement à un schéma pictural et ne sont pas donc plus de simples individus en proie à, ou suscitant d’hommes sont eux des émotions spécifiques. Mais les portraits d’hommes sont eux des portraits d’individus et, dans ces monotypes, c’est la personnalité du sujet qui attire l’attention du spectateur. Pourtant, ici aussi les qualités purement picturales sont importantes et, dans L’homme chauve, couleur et esquisse sont indissociables.

Heather Carroll a l’âme d’un sculpteur. La pierre est son véhicule. Ses têtes humaines ou quasi humaines et ses animaux, tous taillés dans le grès de Luxembourg, ont une qualité tactile qui saute aux yeux. Vous voulez les toucher. Vous désirez les caresser. Leurs formes sont toutes à la fois fortes et gracieuses. L’artiste laisse à la pierre qu’elle sculpte le soin de lui suggérer le sujet et les formes. Mais ce qui est particulièrement fascinant dans les statues, c’est ce qui n’y est pas – les trous, les espaces vides. Pas seulement les yeux creusés dans la tête, mais l’identité propre du vide relativement important qui pénètre dans la tête (T. S. Eliot : « We are the hollow men …»).

Le cheval qui saute – clairement, c’est un animal en mouvement – évoque les chevaux traditionnels de la Chine ancienne alors que pourtant il est animé d’un esprit contemporain. L’espace entre la tête du cheval et sa poitrine concave, celui entre les jambes antérieures et les jambe postérieures sont tous deux très similaires sur le plan formel aux trous des autres statues. C’est une oeuvre qui dégage une énergie considérable.

Les œuvres présentées ici sont un échantillon du travail de Heather Carroll au cours des trois dernières années. La variété des styles et des techniques abordés pendant ce court laps de temps est remarquable. C’est une artiste qui a des idées claires tant au niveau des moyens à mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs. Son art jette un regard neuf sur des thèmes traditionnels et une forte « présence » émane de la plupart de ses compositions. Rien n’est facile dans ses œuvres picturales et ses statues. Chaque œuvre est le résultat d’une somme de travail considérable. Elle possède cette ancienne vertu qui consiste à chercher à parfaire ce que l’on a pourtant déjà accompli. Heather Carroll a non seulement du talent mais, c’est également important, de la détermination et de la persévérance. Ces trois qualités sont les requis du succès artistique. Je me réjouis par avance qu’elle feras à l’avenir !

Michael Palmer
Ecrivain et historian en art modern belge et auteur D’Ensor à Magritte (Edition Racine, 1994)


Kommentare

Comments received

No comments

Comments sent

No comments

Lightbox


Heather Carroll
Sarliaq-collection...
 
Heather Carroll
Aninnik
 
Heather Carroll
Dreamchaser